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Billets d'Humeur
13 février 2014

Mots pour maux

Faire abstraction des sentiments que génèrent en nous un évènement, une situation, pour faire preuve de raison, faire le point, en prenant les choses dans leur ensemble, permet de ne plus être dans la réaction, mais bien dans l'action.

Prendre les choses en main. Voilà le secret. Subir une situation et tenter de s'en sortir au mieux, en perdant le moins de plumes possible ne suffit pas. Il faut accepter la situation, et parfois, notre incapacité à la gérer. La "souffrance" fait partie du chemin. Si cela ne nous demandait aucun effort pour nous en extraire, quel intérêt aurait-on à le vouloir? C'est le corps de l'expression "ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort".

J'aurais toujours un respect inconditionnel pour les gens conscients de leur situation, qui, aussi "merdique" soit-elle, se battront corps et âmes pour s'en sortir. Et je ne parle pas par là de réussite matérielle, de travail, d'amour,... Je suis bien plus respectueux d'une personne de condition très modeste, qui assume ses difficultés, ses angoisses, ses peurs, face à tous, n'hésitant pas à réclamer de l'aide aux personnes pouvant lui en apporter, ne serait-ce que par les mots, que d'une personne torturée, consciente du mal qui la ronge, et qui préférera donner le change en niant la réalité des faits, mais en se couvrant de tout le "confort", "travail", "amour", "argent", "amitié" qui fera foi de la réussite qu'impose la société.

Je me retrouve à écrire ces quelques lignes, car, après quelques mois à subir mes réflexions, je me trouve confronté à ma difficulté à gérer un évènement, pourtant bien commun, convenons-en... Une sorte d'échec en fait! Pas personnel, parce que ca n'a pas bouleversé ce que je suis (et fier de l'être!), mais une espèce d'abandon forcé. Et moi franchement, abandonner... Comme un goût d'inachevé! On m'a demandé de l'aide. Je l'ai donnée (ô combien!). C'était pas d'ordre financier, ni matériel, j'en serais bien incapable, mais émotionnel. C'est ca le truc. Si je peux favoriser l'éclosion de quelqu'un en étant moi même, alors je donne tout. Il est tellement beau de voir une âme perdue, se retourner, dire ca suffit les conneries, et se reprendre (et pour cause, je l'ai fait!). J'étais fier putain! Et contre toute attente, en un sens, ca m'a même donné des forces!

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Parfois, la réalité fait peur à ceux qui la découvre. J'ai longtemps fait partie de ceux qui la renient, comme ca a été le cas ici pour cette personne. Mais depuis des années, moi, je suis sur le bon chemin! Et c'est dur de se voir lâcher par quelqu'un à qui ont voulait montrer la voie à sa propre demande, bien que je ne la connaisse pas en entier, quelqu'un aux cotés de qui on aurait voulu être pendant la randonnée. Si encore la personne était restée sur la route... Mais moi j'y suis. Pas de demi tour pour moi. J'ai plus le courage d'être lâche! Et encore une fois, quand je dis lâche, ce n'est pas aux yeux des autres, les apparences étant trompeuses, mais bien à nos propres yeux. L'avis des autres franchement hein...? Quand on est sûr de ce qu'on fait, que notre cause est juste, le regard des autres est évident. Il est admiratif ou jaloux! J'étais tellement fier de me dire que cette personne allez devenir aux yeux des autres , à force de combats internes bien sur, un bijou d'épanouissement! Mais elle a préféré renoncer, accepter ses vices définis par elle même comme une fatalité. Quelle conscience faut-il avoir pour vivre avec ca? Car je le sais, cette personne est intelligente, et donc, à conscience de ce qu'elle fait.

C'est ca que je n'arrive pas à gérer. Qu'une personne que j'ai estimé (Que j'estime? En un sens, je crois que oui...), ait renoncé d'elle même à la voie qu'elle savait salvatrice. Je dis bien salvatrice, pas la voie facile! Refusant la mauvaise foi (tant la mienne que celle des autres), il aura fallu que je dise à cette personne à quel point ses choix me semblaient médiocres, sa lâcheté blessante, et sacrifier tout ce qui nous rapprochait de manière si évidente. J'ai du renoncer à notre amitié, car accepter de partager sa vie en approuvant aucun de ses choix aurait été hypocrite. J'ai du abandonner ma foi en elle, à son talent, à son avenir, à son sourire. Le deuil est aussi profond que la foi que j'y plaçais. Et tout ce que j'ai eu en réponse, c'est "pardon"... Je suis un des seuls (le seul?) à l'avoir perçue dans toute sa complexité, toute sa souffrance. En quelques mois, je l'ai connue bien mieux que biens des gens qui, aussi proches d'elle soient-ils, ne la connaîtront jamais comme je la connais... Et je l'ai aimée pour tout ca! Parce qu'elle était cette belle âme perdue, qui voulait faire mieux qu'auparavant, et que l'aider dans cette démarche pour un jour la voir s'accomplir pleinement, même au prix des larmes et de la sueur que ca aurait coûté me rendait heureux. Nous y avons cru. Et j'ai fini par y croire pour deux... J'y crois sans doute encore un peu, ou en tous cas je l'espère.

Les gens malsains existent. Certains vont se nourrir de ce que vous êtes pour se donner une illusion d'existence, et passeront à autre chose. J'ai du lui dire tout ca. Et paradoxalement, j'ai du dire tout ca, parce que je suis convaincu d'être une personne bien, qui tendait une "dernière" fois la main, à une personne qui refusait de l'être. C'est ce qui fait le plus mal. Avoir eu des mots si durs, mais en croyant chacun d'entre eux... Mais renoncé à lutter contre ce qu'il y a de pire en nous, en en faisant payer le prix à ceux qui vous tendent la main en tout état de cause, confine, sinon à la perversité, au moins à la bêtise. Je reste convaincu que cette personne sait ce qu'elle fait, et je lui en veux donc d'autant plus. Un manque d'engagement de ma part aurait du me faire quitter la partie sans un regard en arrière, mais ayant tellement cru à sa volonté de faire les bons choix, il m'était trop difficile de partir sans exprimer une dernière fois une réalité qui me semblait bien évidente. L'amour et la foi peuvent prendre des formes bien variées... Et il faut parfois être bien dur et sévère pour faire une bonne action. Je sais que c'en était une car à aucun moment je n'ai eu de sentiment de rancune, et je ne donnerai jamais une image négative d'elle.

Aujourd'hui ma vie continue son chemin, et j'en suis toujours aux commandes. J'affronte mes peurs, mes souffrances, de la manière la plus raisonnée possible. Je suis un mec bien, et je garde la main tendue pour cette personne, même si je sais que ca fierté la privera peut être longtemps de son bon sens... Ma vie avance toujours aussi "bien" sans elle. Mais je garde cet espoir qu'un jour, réussissant à faire abstraction du fait de l'avoir mis face à la réalité telle que je la perçois, elle acceptera que je ne lui voulais que du bien, et qu'elle aura du mal à retrouver sur sa route, une personne aussi désintéressée que je l'ai été. Je suis quelqu'un de bien, de porteur, et de positif, et elle le sait.

Le temps fait évoluer toute chose, je le sais bien, mais pour l'instant... Vivre sans cette personne? Oui, bien sur, mais l'oublier non. Je lui veux trop de bien pour accepter encore totalement le fait qu'elle ne mérite peut être pas tout le soucis que je me fais pour elle. Je sais ce qu'elle dirait si elle lisait ca. Qu'elle va bien, et que je me suis juste trompé sur elle, sur sa valeur. Mais elle comme moi, on connaît la vérité. Pourtant, si un jour, d'une démarche sincère, elle renoue le dialogue avec moi, ca ne sera jamais comme avant bien sur, mais je serai là. On ne frappe pas un homme à terre. En tous cas, pas dans mon monde. Elle le sait, l'Amitié (j'insiste encore sur la majuscule...) pour moi c'est sacré. Ce texte en est la preuve. Je préférerai peut être pouvoir dire du mal de cette personne partout. Ce serait tellement facile. Mais j'en suis incapable. Je vaux mieux que ca. Et j'espère du fond du coeur qu'elle aussi...

Je suis focalisé sur ma route, et croyez moi, je m'y sens drôlement bien! Je rie, je partage, j'apprends, je pleure, JE VIS! Y'a pas de doute, je suis heureux! En tous cas, j'ai tout le bagage intérieur pour l'être! Et c'est pour toutes ces causes, que j'espère encore aujourd'hui qu'elle n'est pas la personne égoïste, malsaine, détestable, qu'elle a montré, mais bien toujours cette âme perdue, qui un jour retrouvera la force et le courage de tendre la main à nouveau, avec une énergie sincère qui lui permettra de faire taire les démons qui voudront à nouveau lui faire lâcher prise... Avec mon aide? Je l'espère oui... car je sais que dans ces conditions, notre amitié serait en béton armé! Et je garde encore beaucoup trop foi en son potentiel pour renoncer à le voir se réaliser. Mais même si je reste ouvert, et lui tends encore des perches à l'aveuglette, parce que j'ai peur que si le jour de la prise de conscience arrive, elle se retrouve seule, je me dois de rester en dehors de tout ca. Après, l'espoir... C'est à moi de le gérer. Pour l'instant, il est là, pour son bien à elle, et petit à petit, il s'amenuisera, jusqu'à disparaître. A moins qu'un jour elle veuille coller une branlée à ses démons et qu'elle me demande de l'aide... Même sans un mot! Je me suis engagé avec elle. Si sa démarche est sincère, elle me trouvera. Si elle se tourne vers moi, je serai là. En attendant... Le choix est simple et lui appartient. Ces démons sont en elle. Elle doit vivre avec ou s'en débarrasser. Pourvu qu'elle ait le courage de faire le bon choix...

J'en suis là. Un jour résolu que j'ai fait tout ce que je pouvais pour elle, et que c'est une cause perdue. Un autre, sur le qui vive, à me répéter "quel dommage d'être passé si près et d'avoir renoncé...". C'est la première fois que la phrase "je t'aime autant que je te déteste" me fait rire, tellement elle a de sens ici. Si je souffrais de ce que j'ai fait, il serait facile de faire un choix ferme et définitif. Mais je souffre du fait de m'être senti garant  d'une souffrance qu'elle s'inflige à elle même. Je ne suis qu'un dommage collatéral. Mais je l'étais en entier, j'avais tout exposé au grand jour pour qu'elle se sente en confiance. Ca fait mal oui, mais je connais ma place. Et c'est la bonne. Je n'aurai pas à vivre dans le mensonge et à souffrir ma vie durant par mes propres choix. 

Mes choix sont sains. Mes erreurs ne sont pas une fatalité, mais un tremplin. J'ai choisi mon camp. Je suis quelqu'un de bien. Je n'ai aucune excuse à reproduire un schémas qui m'a déjà conduit dans le mur. Ma conscience est claire. Je revendique chaque ligne de ce texte. Mots pour maux! (Ca passe comme jeu de mots?)

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